Il s’agit de deux observations d’Aristote
sur l’asyndète et, tel est le paradoxe des rapports historiques, d’une double
explication qui peut être exprimée avec ou sans conjonction : d’Aristote
expliqué par César et de César expliqué par Aristote.
Voici la première observation : « Il
en va de même des phrases en asyndètes : « Je vins, je le rencontrai,
je lui présentai ma requête ». Il est nécessaire de varier ces mots par l’action ;
il ne faut pas les débiter comme une chose unique, les dire avec le même
caractère et le même accent. Les phrases en asyndète présentent en outre une
particularité : il semble qu’en un temps égal on ait dit beaucoup de
choses ; car la conjonction fait un bloc de plusieurs choses, en sorte
que, si on la supprime, il est clair que l’effet contraire se produira, et qu’au
lieu d’une chose unique, il y en aura plusieurs. L’asyndète implique donc
amplification : « je vins ; je parlai ; je suppliai »
(cela semble plusieurs choses) ; « il a dédaigné tout ce que j’ai dit ». »[1]
La deuxième observation constitue la
fin même de la Rhétorique d’Aristote,
sa conclusion : « A la fin du discours convient la phrase en
asyndète, pour que ce soit une conclusion, non un développement : « J’ai
dit ; vous avez entendu ; vous possédez la question ; jugez. »[2]
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