Imaginons
un instant un stade, un terrain, des joueurs de football rangés en ligne et un
photographe professionnel.
Imaginons aussi –
pour éveiller la mémoire qui transforme le passé en jeu et pour prendre en photo
la scène que nous croyons avoir vue dans le passé lointain – le photographe
prenant les photos à l’ancienne.
Revenons
ensuite à la réalité et aux technologies contemporaines qui sont en mesure de
transformer le possible en réalité et qui, en plus de cela, rendent l’impossible
possible.
Il
est bien entendu un peu injuste de faire abstraction de l’entraîneur et des remplaçants
puisqu’il s’agit d’un exercice mathématique et que nous aspirons à
l’exhaustivité. Faisons également abstraction des numéros portés par les
joueurs.
Voici
la question : combien sont les dispositions possibles des onze
joueurs rangés en face du photographe ? Combien sont, autrement dit, les
photos qu’il doit prendre pour enregistrer les différences uniques dans la
disposition des joueurs ?
Une
dizaine ?
Une
vingtaine ?
Une
centaine ?
Mille ?
Dix
mille ?
Cent
mille ?
Cinq
cents mille ?
Un
million ?
Deux
millions ?
Dix
millions ?
Vingt
millions ?
Ceux
qui ne sont pas mathématiciens seront bien moins impressionnés que moi.
Il
s’agit, ni plus ni moins, de trente-neuf millions neuf cent seize mille huit
cent variantes possibles de dispositions des joueurs.
Faute
de temps, et pour éviter l’éventuel choc numérique, je ne vais pas calculer
combien de temps prendra la prise des photos si la prise d’une photo exigeait une
minute.