jeudi 22 janvier 2015

Lors d’une promenade sur la rive gauche de la Seine

A la comparaison involontaire des souvenirs de deux textes – une comparaison tout à fait imprévue de laquelle je m’approchais au cours d’un bon nombre d’années et à laquelle je suis arrivé au bout d'un bon nombre de réflexions sur la prudence de Descartes –, une question m'est venue à l'esprit.
Voici le premier texte.
« Mais je ne connais pas encore assez clairement ce que je suis, moi qui suis certain que je suis ; de sorte que désormais il faut que je prenne soigneusement garde de ne prendre pas imprudemment quelque autre chose pour moi, et ainsi de ne me point méprendre dans cette connaissance, que je soutiens être plus certaine et plus évidente que toutes celles que j’ai eues auparavant. »[1]
Voici le deuxième texte.
« Allégorie. Érasme a traité abondamment de cette figure de rhétorique qui consiste à « dire une chose pour en faire entendre une autre, laquelle peut même être le contraire » (Quintilien, Inst., VIII, VI, 44). Prise en ce sens large, elle correspond à ce que nous appelons métaphore. »[2]
Voici la question.
L’ultime prudence dont Descartes fait preuve dans la Méditation seconde ne constitue-t-elle pas le point culminant dans l’histoire de la prise de conscience de l’allégorie ?


[1] René Descartes, Méditations métaphysiques, Paris, Librairie philosophique J. Vrin, coll. « Cogito 75 », vol. 4,  1976, p. 12, Méditation seconde.
[2] Érasme, édition établie par Claude Blum, André Godin, Jean-Claude Margolin et Daniel Ménager, Paris, Robert Laffont, 1992, Dictionnaire, p. LX. L’article Allégorie est rédigé par André Godin.

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