A la comparaison involontaire des souvenirs
de deux textes – une comparaison tout à fait imprévue
de laquelle je m’approchais au cours d’un bon nombre d’années et à laquelle je
suis arrivé au bout d'un bon nombre de réflexions sur la prudence de Descartes –,
une question m'est venue à l'esprit.
Voici le
premier texte.
« Mais je ne connais pas
encore assez clairement ce que je suis, moi qui suis certain que je suis ;
de sorte que désormais il faut que je prenne soigneusement garde de ne prendre
pas imprudemment quelque autre chose pour moi, et ainsi de ne me point
méprendre dans cette connaissance, que je soutiens être plus certaine et plus
évidente que toutes celles que j’ai eues auparavant. »[1]
Voici le deuxième texte.
« Allégorie. Érasme a traité abondamment de cette figure de
rhétorique qui consiste à « dire une chose pour en faire entendre une
autre, laquelle peut même être le contraire » (Quintilien, Inst., VIII, VI, 44). Prise en ce sens
large, elle correspond à ce que nous appelons métaphore. »[2]
Voici la question.
L’ultime prudence dont Descartes
fait preuve dans la Méditation seconde ne
constitue-t-elle pas le point culminant dans l’histoire de la prise de
conscience de l’allégorie ?
[1] René
Descartes, Méditations métaphysiques, Paris, Librairie philosophique J.
Vrin, coll. « Cogito 75 », vol. 4, 1976, p. 12, Méditation seconde.
[2] Érasme, édition établie par Claude Blum,
André Godin, Jean-Claude Margolin et Daniel Ménager, Paris, Robert Laffont,
1992, Dictionnaire, p. LX. L’article Allégorie est rédigé par André Godin.
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